samedi 6 novembre 2010

Le défi des USA...

Comment se relever quand on est la 1ere puissance mondiale, quand tous les yeux sont braqués sur vous, quand on ne veut pas montrer de signes de faiblesse, quand le système économique mondial dépend de votre devise ?

Les USA sont faces aux problèmes du capitalisme et de son système monétaire. Comment ça marche ? Tout le système repose sur l’endettement. Les banques créent de la monnaie en prêtant, l’emprunteur consomme et rembourse le capital de l’emprunt (qui doit par la suite être recréé pour la stabilité de la masse monétaire) et les intérêts. D’où va venir l’argent pour payer les intérêts ? Du travail (et pas du vent), de la création de richesse, de la croissance bien sur! C’est pourquoi notre système impose une croissance perpétuelle afin de payer les intérêts engendrés par ce système afin que celui continue à tourner.


Quand tout va bien, tout le monde a les yeux qui brillent en pensant à l’effet de levier que ça procure (les USA en ont très bien profité avant la crise en émettant des bons du trésor pour, notamment, financer les investissements à l’étranger et Bingo, ils encaissaient la différence entre le rendement de leur investissement et le coût des bons...). La croissance est là, les bénéfs rentrent, la consommation et l’emprunt soutiennent tout ça, les taux d’intérêts montent. Mais arrive le jour où un caillou bloque la machine... Et là, l’effet de levier marche aussi...mais dans l’autre sens . Et c’est la cascade infernale : ralentissement de la croissance, revenus en baisse, consommation en baisse, chômage, perte de confiance, insolvabilité en hausse et donc financement en baisse.. Bref toute la machine s’enraye.

Que faire sans provoquer les foudres de l’inflation ou de la déflation ( qui sont les conséquences de l’ajustement du système monétaire, de la politique monétaire à la situation,de la consommation et donc de la confiance du peuple) ? Oui, il faut relancer la croissance ! Mais comment ? Quelles sont les alternatives ?

Pour les USA, il est grand temps de redresser la barre concernant le déficit commercial ! L’endettement extérieur net des USA est fort logiquement lié à sa balance commerciale déficitaire depuis plus de 20 ans. Fin 2007, les actifs étrangers détenus par les USA s'élèvent à 122 % de leur PIB et leur dette au reste du monde s'élève à 135 % de leur PIB. C'est pour ça qu'on assiste à un retour du protectionnisme ("sous-jacent"). Pour ça, on dévalue le USD (De plus, on réduit la valeur réelle de l'endettement extérieur des USA libellé en USD Bingo) avec des taux à 0% (mais c'est partout pareil et ça permet d’améliorer le rapport croissance/intérêt sans croissance) et en créant de la monnaie (augmentation de la masse monétaire). Du coup, on devient plus compétitif et on relance son économie...

Malheureusement, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts (la face du monde a changé) et tout le monde n’entend pas se laisser faire, la Chine en premier (et les Brics en général) sans parler du niveau record et incontrôlable de l'endettement US. Mais que va faire la Chine ? La Chine est le 1ere créancier des USA et elle a besoin de la consommation américaine pour ses exportations, sans parler de la dépendance énergétique et des MP. Elle travaille beaucoup sur la question avec ses partenaires des Brics...

Et les USA ? S’ils n’arrivent pas à leurs fins, que feront ils ? S’ils voient le risque chinois, comment défendre leur position géopolitique centrale ? Première puissance militaire mondiale, le dernier recours ?

D’ici là, admirons le prochaine épisode : "Foreclosure-gate"...

Sure ?

We are here my friend !

4 commentaires:

  1. La plus grande fraude de l'histoire...

    Imaginez la scène. Sans emploi depuis des mois, vous devez rendre les clés de votre maison à la banque. Pas un, mais trois représentants de banques différentes cognent à votre porte. Chacun d’eux tient dans ses mains un certificat de propriété pour votre maison. Après vérification, les trois papiers sont… des faux! Et personne ne sait qui possède votre maison.

    On pensait avoir tout vu des banquiers de Wall Street. Mais le «Foreclosure-gate» pourrait battre tous les records de fraude financière… et nous replonger tous au coeur d’une nouvelle crise.

    De 2004 à 2007, les grandes banques aux États-Unis ont consenti sans retenue des millions de prêts hypothécaires. Même une femme de ménage gagnant 10$ l’heure pouvait s’offrir à crédit une baraque de 500 000$. Les banques faisaient fortune en regroupant les hypothèques et en les revendant sous forme de produit financier à des investisseurs, comme des régimes de retraite. Or, quand vous échangez des milliers d’hypothèques par jour, ça devient long et coûteux d’aller voir le notaire chaque fois. Les banques ont donc créé leur propre système informatisé (appelé MERS) pour enregistrer les transactions de vente et d’achat.

    Aujourd’hui, des millions d’Américains perdent leur emploi, et doivent redonner les clés de leur maison aux banques. Seul problème: les enregistrements MERS contiennent peu de détails et ne valent rien aux yeux de plusieurs juges qui autorisent le processus de saisie d’une hypothèque (foreclosure). Pour récupérer les maisons, les banques doivent présenter un acte notarié. Incapables de retrouver les documents originaux – détruits ou perdus –, ni de reconstituer la chaîne de transmission de la propriété des hypothèques, plusieurs banques auraient décidé de fabriquer de faux papiers. Et les ont fait autoriser par des avocats sans scrupule (l’un d’eux affirme en avoir autorisé 10 000 en un mois). Résultat: fouillis total à la grandeur du pays. Plusieurs banques se trouvent à réclamer la même maison, et des propriétaires se font évincer alors qu’ils ne devraient pas l’être.

    Scandaleux? Attendez, le pire s’en vient. Selon un nombre croissant d’analystes, si les banques ont créé le système MERS (qui, rappelons-le, produit des documents peu détaillés sur l’hypothèque et l’emprunteur), ce n’était pas pour économiser quelques sous. C’était pour revendre en douce à des investisseurs – comme votre régime de retraite – des tonnes d’hypothèques frauduleuses (qui contenaient de fausses informations sur l’emprunteur, ou qui ne respectaient pas certaines conditions de base). Sans documentation suffisante, les acheteurs de ces produits ne pouvaient en vérifier correctement la qualité. On parle ici d’une fraude majeure, à l’échelle du pays.

    Si les faits – qui s’accumulent chaque jour – viennent confirmer cette théorie, les grandes banques feront face à une montagne de poursuites judiciaires. Elles perdront aussi leurs droits sur des milliers de maisons. Janet Tavakoli, experte de la finance aux États-Unis, parle d’une facture possible de plus de 700 milliards $ pour les banques. En d’autres mots: la faillite pour plusieurs d’entre elles.

    Les contribuables américains n’accepteront jamais de payer encore une fois pour les banquiers. Surtout pas dans ce contexte. (Les politiciens, qui reçoivent des millions en contributions politiques de Wall Street, c’est une autre histoire…) Une telle incompétence, si couplée d’une intention criminelle, ne mérite qu'une chose: qu’on laisse ces banques faire faillite – de façon ordonnée – pour de bon. C’est d’ailleurs ce qu’on aurait dû faire il y a deux ans.

    David Descôteaux est chercheur à l'Institut économique de Montréal.

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  2. http://www.thepittsburghchannel.com/news/25569199/detail.html

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  3. "Les pays qui dégagent des excédents commerciaux sont censés voir la valeur de leur monnaie monter. Ceux qui ont des déficits commerciaux sont censés la voir baisser"
    voila le dernier argument des USA...
    c’est pas faux (comme dirait Perceval), mais un peu simpliste pour un pays dont la monnaie fait loi à travers le monde et bénéficie à ce titre de nombreux avantages. Faut choisir !

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  4. « La dernière fois qu’il y a eu une série de dévaluations concurrentielles… cela a abouti à la Deuxième Guerre mondiale. »

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